Installé dans l'ancienne chancellerie médiévale, le Musée Alsacien de Haguenau vous fait découvrir une collection importante d'objets utilitaires et décoratifs qui témoignent de l'art de vivre en Alsace depuis le début du XIXème siècle.

Contact

Musée Alsacien de Haguenau
1 Place Joseph Thierry

Tél. 03 88 06 59 99
Email : musees-archives@agglo-haguenau.fr

Accès

  • En bus : ligne 1 et 2 arrêt Ancienne Douane
  • En voiture : parkings Vieille Ile et Halle aux Houblons
  • A pied : 10 minutes depuis la gare

Horaires

  • Du 1er juillet au 15 septembre : du mercredi au dimanche de 10h à 12h et de 13h30 à 17h30
  • Du 16 septembre au 30 juin : du mercredi au dimanche de 14h à 17h30

Fermeture exceptionnelle le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 1er mai, le 1er novembre et le 25 décembre

Tarifs

Le passeport des Musées du Rhin Supérieur vous offre l'accès libre et illimité aux collections permanentes et expositions temporaires de plus de 300 musées, sites, jardins, châteaux et forteresses de trois pays (France, Allemagne et Suisse)

Visites guidées

Visites guidées pour groupe sur réservation auprès de l'Office de Tourisme du Pays de Haguenau, Forêt et Terre de Potiers au 03 88 06 59 99 ou tourisme@agglo-haguenau.fr

Le bâtiment

Le bâtiment, partiellement remanié au 19ème siècle, a été construit vers 1486 et servait jusqu'en 1790 de chancellerie à l'ancienne Ville Libre de Haguenau.

Le corps de bâtiment comportait primitivement des pignons à redents. Les six consoles médiévales du balcon proviennent de l'Hôtel de ville du 14ème siècle (détruit en 1784). Les peintures de la façade datent du début du siècle et représentent les armes et le sceau de Haguenau, les armoiries de l'Empire et des blasons de patriciens et de notables de la Ville Libre.

L'horloge astronomique, avec cadran à astrolabe, provient du Musée Historique pour lequel elle a été réalisée en 1904 par la firme Hörz installée à Ulm, en Allemagne. Il s’agit d’une copie de l’horloge construite pour l’Hôtel de Ville d’Ulm en 1581 par le Suisse Isaac Habrecht.

Les collections

Costumes traditionnels alsaciens

Les costumes, signes distinctifs de reconnaissance des "pays", des religions et des conditions sociales sont portés en Alsace dès le 17ème siècle.

Le costume paysan tel que nous le connaissons apparaît seulement au 19ème siècle. Il est le reflet de la condition sociale, de l'état civil et de la confession de celui qui le porte.

La coiffe est sans doute l'élément le plus important et le plus distinctif du costume féminin. La coiffe à nœud symbolisant actuellement le costume de l'Alsacienne est un phénomène récent : ce n'est que vers 1830 qu'apparaît à Brumath et dans le Kochersberg la coiffe à petit nœud frontal, qui évolue peu à peu, pour finalement aboutir au grand nœud si caractéristique du costume alsacien. La couleur de la coiffe est d'abord fonction de la religion : les jeunes filles et les femmes mariées protestantes portent systématiquement une coiffe noire. Les jeunes filles catholiques portent des coiffes à nœuds de couleur, cette couleur variant selon chaque village. Seule la femme mariée catholique porte un nœud noir.

Les femmes et les jeunes filles protestantes portent des jupes vertes, violettes, rouges, brunes, bleues qui s'ornent vers 1850 d'un ruban de velours fleuri, ou d'un ou plusieurs rubans noirs, le nombre de ces rubans variant avec la fortune de la jeune fille. Les jeunes filles et femmes catholiques du Kochersberg portent une jupe rouge simplement gansée d'un ruban de velours noir.

La peinture sous verre et les images religieuses

Une belle collection de peintures sous verre des 18ème et 19ème siècles rendent compte de la diversité des images sous verre produites par les ateliers alsaciens : des portraits et allégories et de nombreux sujets religieux. On remarquera un miroir églomisé dit "Nonnenspiegel" (miroir de nonne) en raison de la crucifixion dont il est orné. La technique de la peinture sous verre était pratiquée dans toute l'Europe centrale. En Alsace, ainsi que dans l'ensemble des pays à parler germanique, ces petits tableaux étaient diffusés par des colporteurs.

Le Musée possède une belle collection de canivets, images pieuses peintes et ajourées réalisées dans les couvents par les religieuses, d’images agrémentées de sujets en cire et d’autres faites de collages de papier, de tissus découpés, d’images brodées dites "peintures à l'aiguille".

Les grandes étapes de la vie des gens simples à la campagne étaient marquées par des images : les lettres de baptême colorées et ajourées étaient offertes par le parrain ou la marraine au nouveau-né le jour de son baptême, pour marquer son entrée dans la communauté chrétienne. Les souvenirs militaires, fréquemment envoyés par les soldats à leur famille, témoignaient de la fierté d'appartenir à certains corps d'armée, tandis que les souvenirs mortuaires exprimaient la piété tout en rappelant le souvenir des parents disparus.

Mobilier alsacien

Dans son ensemble, le mobilier alsacien est réalisé en bois résineux orné de peintures polychromes à motifs géométriques ou floraux. Les meubles décorés de paysages, telle que l'armoire aux panneaux décorés de scènes de la Passion du Christ, restent des meubles d'exception. Quelques beaux meubles en bois de fruitier, noyer ou poirier, pouvaient meubler la stub (pièce principale). Ils étaient l'apanage des fermes riches et se transmettaient de génération en génération.

Le poêle

En Alsace, le poêle fait partie intégrante du mobilier. Dès le Moyen-âge, les maisons sont chauffées avec des poêles construits en carreaux de céramique. Au 17ème siècle, on voit apparaître des poêles constitués de plaques de fonte : dans le vestibule du Musée, on remarquera plus particulièrement le beau poêle de 1661 constitué de plaques de fonte dans sa partie inférieure et surmonté de carreaux en terre cuite vernissée. Le Nord de l'Alsace connut dès le 16ème siècle, une production importante de ces plaques coulées dans la fonderie de Zinswiller et dans les forges de Jaegerthal.

Céramique

Des reconstitutions d'ateliers de potiers permettent de mieux apprécier les différences de matière et de techniques décoratives entre la terre cuite et le grès.

Les poteries en terre cuite vernissée traditionnellement fabriquées en Alsace depuis le Moyen-âge sont encore actuellement produites à Soufflenheim, bourg situé à l'Est de Haguenau. Ces céramiques, ornées de décors aux coloris variés sur fond jaune, vert ou brun, étaient utilisées pour la cuisson à l'étouffée des viandes et des légumes et pour la cuisson au four des gâteaux à pâte levée et des biscuits. Les plats et les assiettes étaient réalisés dans le même matériau. Les céramiques en terre cuite sont couvertes d'un engobe et décorées avant leur passage au four où une cuisson à la température maximale de 950°C révèle le vernis et les couleurs.

La production des grès vernissés fut importante à partir du 18ème siècle et se poursuit de nos jours au village de Betschdorf. Les grès étaient surtout destinés à la conservation des aliments. Les grès de couleur grise était orné de décors floraux ou animaliers de couleur bleue et aux motifs gravés. Leur cuisson s'effectue à une température élevée, proche de 1250°C, au cours de laquelle on introduit du sel dans le four. Celui-ci s'évapore au contact de la chaleur, et ses vapeurs, en retombant, vitrifient les parois des pots.